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HISTOIRE DES BERBÈRES

enfans de Cham et ceux de Sem ; aussi, les premiers durent se retirer dans le Maghreb où ils laissèrent une nombreuse postérité. » — « Cham, ajoute-t-il, étant devenu noir par suite de la malédiction prononcée contre lui par son père, s’enfuit en Maghreb pour y cacher sa honte, et il y fut suivi par ses fils. Il mourut à l’âge de quatre cents ans. Berber, fils de Kesloudjim (Casluhim), un de ses descendants, laissa une nombreuse postérité en Maghreb. »

Ailleurs, le même auteur dit : « Aux Berbėres se joignirent deux tribus d’Arabes yémenites, les Ketama et les Sanhadja, qui venaient de quitter Mareb[1]. » Il dit encore que Hoouara, Lamta et Louata sont les enfans de Himyer-Ibn-Seba.

Selon plusieurs généalogistes berbères, dont nous nous bornerons à nommer Hani-Ibn-Bekour-ed-Darici, Sabec-Ibn-Soleiman-el-Matmati, Kehlan-Ibn-Abi-Loua et Aïoub-Ibn-Abi-Yezid, les Berbères forment deux grandes branches, les Beranès et les Botr. Ceux-ci, disent-ils, tirent leur origine de Berr, fils de Caïs, fils de Ghailan ; mais les Beranès descendent de Berr, fils de Sefgou, fils d’Abdedj, fils de Hanah, fils d’Oulil, fils de Cherat, fils de Nam, fils de Douim, fils de Dam, fils de Mazigh, fils de Canaan, fils de Ham.

Voilà l’opinion soutenue par les généalogistes appartenant à la nation berbère.

« Berr, fils de Caïs, dit Et-Taberi, sortit pour chercher une chamelle qui s’était égarée dans les tribus berbères, et ayant conçu de l’amour pour une jeune fille, il l’épousa et en eut des enfants. »

De leur côté, les généalogistes berbères disent qu’il quitta son pays pour échapper à la haine de son frère, Amr-Ibn-Caïs , et qu’à ce sujet [leur frère] Tomader prononça les vers suivants :

Toute femme qui pleure la perte d’un frère peut prendre exemple sur moi qui pleure Berr, fils de Caïs.
Il quitta sa famille et se jeta dans le Désert. Avant de le retrouver, la fatigue aura amaigri nos chameaux.

  1. Voyez l’Essai le M. C. de Perceval, tome 1. page 85.