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V
INTRODUCTION.

les rois de Kinda, descendants de Hodjr-Akel-el-Morar[1] ; puis, nous ferons mention de la dynastie bédouine que les Beni-Djafna établirent dans le Balca de la Syrie. Ensuite nous traiterons des Aous et des Khazradj, tribus établies dans Médine. La postérité d’Adnan et le royaume formé à Médine par les Coreich, famille de cette souche, occuperont alors notre attention et nous mèneront à parler de la naissance du Prophète dans cette tribu, faveur par laquelle Dieu l’a ennoblie ainsi que toute l’espèce humaine. Nous raconterons l’histoire du Prophète et du khalifat, institution par laquelle Dieu a illustré la même tribu, et, après avoir consacré un article biographique à chacun des quatre premiers khalifes et fait mention des apostasies, des victoires et des troubles qui eurent lieu dans leur temps, nous donnerons l’histoire des Oméïades, khalifes de la nation musulmane. À la suite d’une relation qui fera connaître les révoltes qui eurent lieu sous leur règne, viendra une notice des khalifes chîites[2] et des empires qu’ils établirent dans le territoire de l’islamisme : d’abord le puissant empire des Abbacides qui embrassa tant de royaumes ; puis, les états fondés par les descendants d’Ali, depuis l’établissement de la dynastie abbacide et en directe opposition à son autorité ; savoir :

  • Le royaume des Idrîcides dans le Maghreb-el-Acsa,
  • Le royaume des Ismaïliens-obeidites (fatemides) à Cairouan et au Caire ;
  • Le royaume des Carmats dans le Bahrein ;
  1. Voy. sur l’histoire d’Hodjr-Akel-el-Morar, le tome II de l’Essai sur l’histoire des anciens Arabes, par M. Caussin de Perceval, et l’extrait du Kitab-el-Aghani, imprimé en tête de mon édition des poésies d’Amrol-Caïs.
  2. Les historiens arabes emploient ordinairement le mot Chîi (sectaire) pour désigner les partisans des princes descendus d’Ali, gendre de Mahomet. Ici notre auteur s’en sert pour désigner, non-seulement les Alides, mais les Abbacides ; car ceux-ci, avant d’enlever le khalifat aux Oméïades, s’étaient donnés pour partisans (chiâ) du Rida ou agréé de Dieu, personnage imaginaire qu’ils prétendaient appartenir à la famille de Mahomet.