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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

et dans la gêne ; car l’eau en est saumâtre, et nul autre endroit n’a autant de mouches que ce bourg. C’est pourtant de Taghâza qu’on emporte la provision d’eau pour pénétrer dans le désert qui vient après ce lieu, et qui est de dix jours de marche, et où l’on ne trouve point d’eau, si ce n’est bien rarement. Nous eûmes néanmoins le bonheur de rencontrer en ce désert beaucoup d’eau, dans des étangs que les pluies y avaient laissés. Un jour, nous aperçûmes un étang entre deux collines de pierres ou de roche, et dont l’eau était douce et bonne. Nous nous y désaltérâmes et y lavâmes nos hardes. Il y a une grande quantité de truffes dans ce désert ; il y a aussi des poux en grand nombre : c’est au point que les voyageurs sont obligés de porter au cou des fils contenant du mercure, qui tue cette vermine.

Dans les commencements de notre marche à travers ce désert, nous avions l’habitude de devancer la caravane ; et lorsque nous trouvions un lieu convenable pour le pâturage, nous y faisions paître nos bêtes de somme. Nous ne cessâmes d’agir ainsi, jusqu’à ce que l’un de nos voyageurs, nommé Ibn Zîry, se fût perdu dans le désert. Depuis ce