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VOYAGES

[texte arabe]

Des choses que l’on entend au sujet de Maroc ou de celles que l’on y voit, naît l’envie entre l’œil et entre l’oreille.


Je partis de Maroc en compagnie de l’étrier illustre (la personne du sultan, Aboû ’Inân), l’étrier de notre maître (que Dieu le favorise !), et nous arrivâmes à la ville de Salé, puis à celle de Micnâçah, ou Méquinez, l’admirable, la verdoyante, la florissante, celle qui est entourée de tous côtés de vergers, de jardins et de plantations d’oliviers. Ensuite nous entrâmes dans la capitale, Fez (que le Dieu très-haut la garde !), où je pris congé de notre maître (que Dieu l’aide !), et je partis pour voyager dans le Soûdân, ou pays des nègres. Or j’arrivai à la ville de Sidjilmâçah, ou Segelmessa, une des cités les plus jolies. On y trouve des dattes en grande quantité et fort bonnes. La ville de Basrah lui ressemble sous le rapport de l’abondance des dattes ; mais celles de Segelmessa sont meilleures. Elle en fournit surtout une espèce appelée îrâr, qui n’a pas sa pareille dans tout l’univers. Je logeai, à Segelmessa, chez le jurisconsulte