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VOYAGES

[texte arabe]

Ce même jour, j’écrivis à mes compagnons, à Coûl, pour leur faire part de mon salut ; ils m’amenèrent un cheval, m’apportèrent des vêtements et se réjouirent de ma présence. J’appris que la réponse du sultan leur était parvenue ; qu’il avait envoyé, en remplacement de Câfoûr, le martyr, un eunuque appelé Sunbul, le maître de la garde-robe, et qu’il nous avait prescrit de poursuivre notre voyage. J’appris aussi que mes camarades avaient écrit au prince ce qui m’était arrivé, et qu’ils auguraient mal de notre ambassade, à cause de ce qui était survenu dès son début à moi et à Câfoûr ; aussi voulaient-ils s’en retourner. Lorsque je vis l’insistance du sultan à nous ordonner ce voyage, je les pressai de l’accomplir, et ma résolution fut affermie. Ils me répondirent : « Ne vois-tu pas ce qui est advenu au commencement de cette expédition ? Le sultan t’excusera. Retournons donc près de lui, ou bien attendons jusqu’à ce que sa réponse nous arrive. » Je leur répliquai : « Il n’est pas possible d’attendre ; la réponse nous joindra partout où nous serons. »