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VOYAGES

[texte arabe]

hommes, et le chef est appelé émîr thoûmân, ou « commandant de dix mille. » Outre cela, l’entourage du sultan et les gens de sa maison fournissaient encore cinquante mille hommes à cheval. L’infanterie comptait cinq cent mille hommes. Quand le monarque se mit en marche, la plupart des émîrs se rebellèrent et convinrent de le déposer, car il avait violé les lois du yaçâk, ou statut ; c’est-à-dire les lois établies par Tenkîz khân, leur aïeul, qui ruina les contrées de l’islamisme. Ils passèrent dans le camp du cousin du sultan qui s’était soulevé, et écrivirent au kân d’abdiquer, en gardant la ville de Khansâ pour son domaine. Le kân refusa, il les combattit, fut mis en déroute et tué.

Peu de jours après notre arrivée à sa capitale, ces nouvelles y parvinrent. Alors la ville fut ornée, l’on battit les tambours, on sonna les cors et les trompettes, on s’adonna aux jeux et aux divertissements l’espace d’un mois. Ensuite l’on amena le kân mort, ainsi qu’environ cent hommes tués parmi ses cousins, ses proches parents et ses favoris. L’on