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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

l’une placée dans le creux de l’autre ; et telle est leur finesse, que celui qui les voit les prend pour une seule assiette. Elles sont pourvues d’un couvercle, qui les renferme toutes. On fait aussi de grands plats, avec les mêmes roseaux. Au nombre de leurs propriétés admirables sont celles-ci : qu’ils peuvent tomber de très-haut sans se casser ; que l’on s’en sert pour les mets chauds, sans que leur couleur en soit altérée, et sans qu’elle se perde. Ces assiettes et ces plats sont expédiés de Khausâ dans l’Inde, le Khorâçân et autres pays.

Nous passâmes une nuit dans cette cinquième ville, comme hôtes de son commandant, et le lendemain nous entrâmes dans la sixième, par une porte nommée kechtïouânân, ou « des pilotes. » Cette ville est habitée seulement par les marins, les pêcheurs, les calfats, les charpentiers, et ces derniers sont appelés doroûdguérân ; par les sipâhiyah, ou « cavaliers », qui sont les archers ; enfin par les piyâdeh, et ce sont les piétons. Tous sont esclaves du sultan, nul autre ne demeure avec eux, et ils sont en très-grand nombre. La ville dont nous parlons est située au bord du grand fleuve, et nous