Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/297

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
287
D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

Lorsque nous eûmes franchi la porte de la ville, mes compagnons me quittèrent, et je fus reçu par le vizir, qui me conduisit au palais du grand émîr Korthaï. J’ai déjà raconté comment ce dernier me prit la pelisse qui m’avait été donnée par l’ami de Dieu, ou le saint Djélâl eddîn de Chirâz (cf. ci-dessus, p. 220). Cette quatrième ville est uniquement destinée pour l’habitation des esclaves du sultan et de ses serviteurs ; c’est la plus belle des six villes, et elle est traversée par trois cours d’eaux. L’un est un canal qui sort du grand fleuve, et sur lequel arrivent à la ville, dans de petits bateaux, les denrées alimentaires, ainsi que les pierres à brûler ; on y voit aussi des navires pour aller se promener. Le michouer, ou la forteresse est située au milieu de cette ville, elle est immensément vaste, et au centre se trouve l’hôtel du gouvernement. La citadelle entoure celui-ci de tous côtés, elle est pourvue d’estrades où se voient les artisans qui font des habits magnifiques : et qui travaillent aux instruments de guerre ou aux armes. L’émîr Korthaï m’a dit qu’ils sont au nombre de seize cents maîtres, et que cha-