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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

j’eusse à me rendre dans sa capitale, défrayé de tout, et bien honoré. Il me laissait libre de voyager, soit par eau, soit par terre ; je préférai m’embarquer sur le fleuve. On disposa pour moi un joli navire, un de ceux qui servent à transporter les commandants ; l’émîr fit partir avec moi ses compagnons, et me fournit beaucoup de vivres ; le kâdhi et les négociants musulmans m’envoyèrent aussi des provisions nombreuses. Nous voyageâmes comme hôtes du sultan, nous dînions dans un village, nous soupions dans un autre ; et, après un trajet de dix jours, nous arrivâmes à Kandjenfoû. C’est une belle et grande cité, dans une plaine immense, entourée par des jardins ; on dirait la campagne (Ghoûthah) qui avoisine la ville de Damas.

À notre arrivée, sortirent pour nous recevoir, le kâdhi, le cheïkh de l’islamisme et les marchands ; ils avaient des drapeaux, des tambours, des cors et des trompettes ; les musiciens les accompagnaient. Ils nous amenèrent des chevaux.