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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

qui se trouvaient à Zeïtoûn, il y avait Borhân eddîn Alcâzéroûny, qui possédait un ermitage au dehors de la ville. C’est à lui que les marchands payaient les offrandes qu’ils faisaient au cheïkh Aboû Ishak de Câzéroûn. Lorsque le chef du conseil, ou le magistrat de cette ville, eut connu ce qui me concernait, il écrivit au kân, qui est le grand roi, ou l’empereur des Chinois, pour lui apprendre que j’étais arrivé de la part du roi de l’Inde. Je priai le chef du conseil d’envoyer avec moi quelqu’un pour me conduire au pays de Sîn-assîn, que ces peuples appellent Sîn-calân (Canton), afin qu’en attendant la réponse du kân je visitasse cette contrée, qui est sous sa domination. Il m’accorda ma demande, et fit partir avec moi un de ses gens pour m’accompagner. Je voyageai sur le fleuve dans un navire semblable aux vaisseaux de guerre de notre pays, si ce n’est que dans celui-ci les marins rament debout et tous à la fois au milieu du bâtiment ; les passagers se tiennent à la proue et à la poupe. Pour avoir de l’ombre, on tend au-dessus du