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D’IBN BATOUTAH

[texte arabe]

nous débarquâmes, ce fut celle de Zeïtoûn (Tseu-thoung ; actuellement Thsiuan-tchou-fou). Bien que Zeïtoûn en arabe signifie olives, il n’y a pourtant pas d’oliviers dans cette cité, pas plus que dans aucun autre endroit de la Chine ni de l’Inde ; seulement, c’est là son nom. C’est une ville grande, superbe, où l’on fabrique les étoffes damassées de velours, ainsi que celles de satin, et qui sont appelées de son nom zeï-toûniyyah ; elles sont supérieures aux étoffes de Khansâ et de Khân-bâlik. Le port de Zeïtoûn est un des plus vastes du monde ; je me trompe, c’est le plus vaste de tous les ports. J’y ai vu environ cent jonques de grande dimension ; quant aux petites, elles étaient innombrables. C’est un vaste golfe qui, de la mer, entre dans les terres, jusqu’à ce qu’il se réunisse avec le grand fleuve. Dans cette ville, comme dans toute autre de la Chine, chaque habitant a un jardin, un champ, et sa maison au milieu, exactement de même que cela se pratique chez nous, dans la ville de Sigilmâçah. C’est pour cette raison que les cités des Chinois sont si grandes.

Les mahométans demeurent dans une ville à part. Le