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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

On m’a assuré que l’empereur avait donné l’ordre aux peintres de faire notre portrait ; que ceux-ci se rendirent au château pendant que nous y étions ; qu’ils se mirent à nous considérer et à nous peindre, sans que nous nous en fussions aperçus. C’est, au reste, une habitude établie chez les Chinois de faire le portrait de quiconque passe dans leur pays. La chose va si loin chez eux à ce propos, que s’il arrive qu’un étranger commette quelque action qui le force à fuir de la Chine, ils expédient son portrait dans les différentes provinces, en sorte qu’on fait des recherches, et en quelque lieu que l’on trouve celui qui ressemble à cette image, on le saisit.

Ibn Djozay ajoute : « Ceci est conforme aux récits des historiens touchant l’aventure de Sâboûr Dhoû’l Actâf, ou Sapor aux épaules, roi des Persans, lorsqu’il entra déguisé dans le pays des Romains, et qu’il assista à un festin que donnait leur roi. Le portrait de Sapor se trouvait sur un vase, ce que voyant un des serviteurs de l’empeieur de Constantinople, et s’apercevant que c’était tout juste l’image de Sapor, qui était présent, il dit à son souverain : « Ce portrait m’informe