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VOYAGES

[texte arabe]

gots, comme nous venons de le dire. Ils vendent et ils achètent au moyen de morceaux de papier, dont chacun est aussi large que la paume de la main, et porte la marque ou le sceau du sultan. Vingt-cinq de ces billets sont appelés bâlicht (bâlich), ce qui revient au sens du mot dinâr, ou de pièce d’or chez nous. Lorsque quelqu’un se trouve avoir entre les mains de ces billets usés ou déchirés, il les rapporte à un palais dans le genre de l’hôtel de la monnaie de notre pays, où il en reçoit de nouveaux en leur place, et livre les vieux. Il n’a de frais d’aucune sorte à faire pour cela ; car les gens qui sont chargés de confectionner ces billets sont payés par le sultan. La direction dudit palais est confiée à un des principaux émîrs de la Chine. Si un individu se rend au marché avec une pièce d’argent, ou bien avec une pièce d’or, dans le dessein d’acheter quelque chose, on ne la lui prend pas, et l’on ne fait aucune attention à lui, jusqu’à ce qu’il l’ait changée contre le bâlicht ou les billets, avec lesquels il pourra acheter ce qu’il désirera.