Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/265

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

« la montagne des singes. » Ce fleuve parcourt, au milieu de la Chine, l’espace de six mois de marche, jusqu’à ce qu’il arrive à Sîn-assîn (ou Sîn-calân, Canton). Il est entouré par des villages, par des champs cultivés, des vergers, des marchés, à la manière du Nil de l’Égypte ; mais ici le pays est plus florissant, et sur le fleuve, il y a un grand nombre de roues hydrauliques. On trouve en Chine beaucoup de sucre égal à celui de l’Égypte, et même meilleur ; on trouve aussi les raisins et les prunes. Je pensais d’abord que la prune nommée ’othmâny, et qui se trouve à Damas, n’avait pas sa pareille ; mais je vis que j’étais dans l’erreur, lorsque je connus la prune de la Chine. Dans ce pays, il y a l’excellente pastèque, qui ressemble à celle de Khârezm et d’Ispahân. En somme, tous les fruits que nous possédons dans nos pays ont leurs pareils en Chine, ou plutôt leurs supérieurs. Dans ce dernier pays, le froment est en très-grande abondance, et je n’en ai jamais vu de plus beau, ou de meilleur. On peut dire la même chose des lentilles et des pois chiches.