Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
16
VOYAGES

[texte arabe]

un lieu habité ; mais, ayant recouvré un peu de force, je me remis en route sur un chemin où je trouvai des traces de bœufs. Je rencontrai un taureau chargé d’un bât et d’une faucille. Or ce chemin aboutissait à des villages d’idolâtres. J’en suivis donc un autre, qui me conduisit à une bourgade en ruines, où je vis deux nègres tout nus. J’eus peur d’eux et restai sous des arbres situés près de là. Lorsque la nuit fut venue, j’entrai dans la bourgade, et trouvai une maison dans une des chambres de laquelle il y avait une espèce de grande jarre, que les Hindous disposent pour y serrer les grains. À la partie inférieure de ce vaisseau de terre, il y a un trou par lequel un homme peut passer. J’y entrai et en trouvai le fond couvert de paille ; il y avait aussi une pierre sur laquelle je posai ma tête et m’endormis. Sur cette jarre était perché un oiseau qui battit des ailes la majeure partie de la nuit. Je crois bien qu’il était effrayé ; ainsi nous nous trouvions deux à avoir peur.

Je restai dans cet état pendant sept jours, à partir de celui où je fus fait prisonnier, et qui était un samedi. Le