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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

partis ou bien endormis. Je sortis alors de ma cachette et suivis la trace des chevaux, car il faisait clair de lune. Je marchai jusqu’à ce que je fusse arrivé à une autre citerne surmontée d’un dôme. J’y descendis, je bus de son eau et mangeai des pousses de sénevé, que j’avais sur moi ; puis j’entrai dans le pavillon, et le trouvai rempli de foin rassemblé par des oiseaux. Je m’endormis là-dessus ; je sentais sous ce foin des mouvements d’animaux, que je supposais être des serpents ; mais je ne m’en inquiétais pas, tant j’étais fatigué.

Lorsque le matin fut venu, je suivis un large chemin qui aboutissait à un bourg en ruines. J’en pris alors un autre qui était en tout semblable au premier. Je passai ainsi plusieurs jours, pendant un desquels j’arrivai à des arbres très-serrés entre lesquels se trouvait un bassin d’eau. L’espace compris entre eux ressemblait à une maison, et, sur les côtés du bassin, il y avait des plantes pareilles au pourpier et d’autres. Je voulus m’asseoir en cet endroit, jusqu’à ce que Dieu envoyât quelqu’un qui me fît parvenir à