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VOYAGES

[texte arabe]

bancs et des sièges. Les rois et les chefs du pays s’efforcent de se surpasser les uns les autres, en construisant de pareilles citernes dans les chemins où il n’y a pas d’eau. Nous décrirons ci-après quelques-unes de celles que nous avons vues. Quand je fus arrivé au bâïn en question, je m’y désaltérai. J’y trouvai quelques branches de sénevé que quelqu’un avait laissées tomber en les lavant ; j’en mangeai une partie et mis le reste de côté ; puis je m’endormis sous un ricin. Pendant ce temps arrivèrent au bâïn environ quarante cavaliers revêtus de cuirasses. Plusieurs entrèrent dans le champ et s’en allèrent ; Dieu les empêcha de m’apercevoir. Après leur départ, il en survint environ cinquante tout armés, qui s’arrêtèrent près de la citerne. Un d’eux s’approcha d’un arbre situé vis-à-vis de celui sous lequel j’étais ; mais il n’eut pas connaissance de ma présence. J’entrai alors dans le champ de coton, et y passai le reste du jour. Les Hindous demeurèrent près de la citerne, occupés à laver leurs habits et à jouer. Lorsque la nuit fut arrivée, leurs voix cessèrent de se faire entendre, et je sus par là qu’ils étaient