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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

bou, l’oranger aux doux fruits et le roseau du camphre. La vente et l’achat, chez cette population, se font au moyen de morceaux d’étain et de l’or chinois natif, et non fondu. La plupart des espèces odorantes ou des parfums qui se trouvent dans cette île sont dans la partie occupée par les infidèles. Chez les musulmans, l’on rencontre bien moins.

Quand nous fûmes arrivés en rade, les habitants de l’île, montés sur de petites embarcations, vinrent nous trouver. Ils portaient des noix de coco, des bananes, des mangues et des poissons. C’est leur habitude d’en faire cadeau aux marchands, et chacun de ceux-ci les récompense suivant ses moyens. Le vice-amiral se rendit aussi à bord de notre navire ; il examina les marchands qui étaient avec nous, et nous permit de prendre terre. Nous descendîmes donc vers le bender, ou port, qui est un gros bourg sur le rivage de la mer, et où se trouvent des maisons ; on l’appelle Sarha, et il est à quatre milles de la ville (de Sumatra). Bohroûz, le vice-amiral, écrivit au sultan, et l’informa de mon arrivée.