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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

par un tisserand, marié et père de famille. Il possédait de petits cocotiers et une petite barque, dont il se servait pour prendre du poisson et se transporter dans les îles où il voulait aller. Sur son îlot il y avait encore de petits bananiers ; nous n’y vîmes pas d’oiseaux de terre ferme, à l’exception de deux corbeaux, qui volèrent au-devant de nous à notre arrivée et firent le tour de notre vaisseau. J’enviais vraiment le sort de cet homme et formais le vœu, dans le cas où son île m’eût appartenu, de m’y retirer jusqu’à ce que le terme inévitable arrivât pour moi.

Je parvins ensuite à l’île de Moloûc, où se trouvait le navire appartenant au patron Ibrâhîm et dans lequel j’avais résolu de me rendre à la côte de Coromandel. Cet individu vint me trouver avec ses compagnons, et ils me traitèrent dans un beau festin. Le vizir avait écrit en ma faveur un ordre prescrivant de me donner dans cette île cent vingt bostoû (voy. ci-dessus, p. 122) de cauris, vingt gobelets d’athouân, ou miel de coco, et d’y ajouter chaque jour une