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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

vidus que j’ai cités, le vizir et les habitants de l’île me craignirent beaucoup, à cause de leur faiblesse. De faux rapports furent répandus près de moi et du vizir suprême, en grande partie par les soins du vizir ’Abd-Allah, si bien que notre éloignement réciproque fut définitif.


DE MA SÉPARATION D’AVEC CES GENS-LÀ, ET QUEL EN FUT LE MOTIF.

Il arriva un certain jour que la femme d’un esclave du défunt sultan Djelâl eddîn se plaignit de lui au vizir, et rapporta à celui-ci qu’il se trouvait près d’une concubine du sultan, avec laquelle il avait un commerce adultère. Le vizir envoya des témoins, qui entrèrent dans la maison de la jeune femme, trouvèrent l’esclave endormi avec elle sur le même tapis, et les emprisonnèrent. Lorsque le matin fut venu et que j’eus appris cette nouvelle, je me rendis à la salle d’audience et m’assis dans le lieu où j’avais coutume de m’asseoir. Je ne dis pas un mot de cette affaire. Un courtisan s’approcha de moi et me dit : « Le vizir te fait deman-