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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

’Abd-Allah. Le vizir Djémâl eddîn lui-même vint me voir, et Abd-Allah avec lui, pour lui tenir compagnie. Une inimitié s’éleva entre nous. Or, quand je sortis de la retraite, les oncles maternels de ma femme, belle-fille d’Abd-Allah, se plaignirent à moi. Ils étaient fils du vizir Djémâl eddîn Assindjary. Leur père avait nommé pour leur tuteur le vizir ’Abd-Allah, et leurs propriétés se trouvaient encore entre ses mains, quoiqu’ils fussent sortis de sa tutelle, d’après la loi. Ils demandèrent sa comparution dans le tribunal. J’avais coutume, quand je mandais une des parties adverses, de lui envoyer un morceau de papier, avec ou sans écriture. Aussitôt qu’elle en avait connaissance, elle se rendait au tribunal, ou sinon je la châtiais. J’envoyai donc un papier à ’Abd-Allah, selon mon habitude. Ce procédé le mit en colère, et à cause de cela il conçut de la haine contre moi. Il cacha son inimitié et chargea quelqu’un de parler en sa place. Des discours déshonnêtes me furent répétés comme ayant été tenus par lui.

La coutume des insulaires, faibles ou puissants, était de