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VOYAGES

[texte arabe]

l’on bat avec une baguette de fer, et dont le bruit est entendu au loin. Après l’avoir frappée, on crie en public ce que l’on veut.

Le vizir me dit : « Si tu veux monter dans un palanquin, à merveille ; sinon, nous avons un étalon et une cavale. Choisis celui des deux animaux que tu préfères. » Je choisis la cavale, que l’on m’amena sur l’heure. On m’apporta en même temps des vêtements. Je dis au vizir : « Que ferai-je des cauris que j’ai achetés ? » Il me répondit : « Fais partir un de tes compagnons, afin qu’il te les vende dans le Bengale. — Je le ferai, repris-je, à condition que tu expédieras quelqu’un pour l’aider dans cette opération. — Oui,répliqua-t-il. » J’envoyai alors mon camarade Abou Mohammed, fils de Ferhân, en compagnie de qui on fit partir un individu nommé le pèlerin ’Aly. Or il advint que la mer fut agitée ; l’équipage du navire jeta toute la cargaison, y compris le mât, l’eau et toutes les autres provisions de route. Ils restèrent pendant seize jours n’ayant ni voile, ni gouvernail, etc. Après avoir enduré la faim , la soif et les fa-