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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

À la fin de notre première étape, nous nous arrêtâmes à la station de Tilbat, éloignée de Dihly de deux parasanges et un tiers. Nous en partîmes pour les stations d’Aou et de Hîloû ; de cette dernière nous nous rendîmes à la ville de Beïânah , place grande, bien construite et pourvue de jolis marchés. Sa mosquée principale est au nombre des plus magnifiques, et elle a des murailles et un toit de pierres. L’émîr de Beïânah est Mozhaffer ibn Addâyah (fils de la nourrice), dont la mère a été la nourrice du sultan. Ce personnage a eu pour prédécesseur dans son emploi le roi Modjîr, fils d’Abou’rrédjâ, un des principaux rois, et dont il a été déjà question. Ce dernier se prétendait issu de la tribu de Koreïch ; il était fort orgueilleux et commettait beaucoup d’injustices. Il tua et mutila un grand nombre d’habitants de la ville. J’ai vu un des habitants de Beïânah, homme d’une belle figure, qui était assis dans le vestibule de sa maison, et à qui l’on avait coupé les deux mains et les deux pieds.