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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

Allah, fils de Mohammed Alhadhramy épousa sa mère et s’empara de l’autorité sur lui. C’est le même personnage qui épousa la sultane Khadîdjah, après la mort de son premier mari, le vizir Djémâl eddîn, ainsi que nous le raconterons. Quand Chihâb eddîn parvint à l’âge viril, il chassa son beau-père, le vizir ’Abd Allah, et l’exila dans les îles de Souweïd. Il resta seul maître du pouvoir, choisit pour vizir un de ses affranchis nommé ’Aly Calaky, qu’il destitua au bout de trois années et qu’il exila à Souweïd. On racontait du sultan Chihâb eddîn qu’il allait trouver nuitamment les femmes des fonctionnaires de son royaume et de ses courtisans. On le déposa à cause de cela et on le déporta dans la région d’Hélédoutény (plus haut, on lit Hélédommety) ; puis on y envoya quelqu’un qui le tua.

Il ne restait plus de la famille royale que les sœurs du défunt, Khadîdjah, qui était l’aînée, Miryam et Fathimah. Les indigènes élevèrent à la souveraineté Khadîdjah, qui était mariée à leur prédicateur Djémâl eddîn. Ce dernier devint vizir et maître de l’autorité, et promut son fils Moham-

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