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VOYAGES

[texte arabe]

du sultan et de ses proches portent des bracelets d’or. Les habitantes des Maldives ont des khalkhâl (anneaux placés à la cheville du pied), que l’on appelle bâïl, et des colliers d’or qu’elles mettent à leur gorge, et que l’on nomme besdered. Une de leurs actions singulières consiste à s’engager comme servantes dans les maisons, moyennant une somme déterminée, qui ne dépasse pas cinq pièces d’or. Leur entretien est à la charge de celui qui les prend à gage. Elles ne regardent pas cela comme un déshonneur, et la plupart des filles des habitants en usent ainsi. Tu trouveras dans la demeure d’un homme riche dix et vingt d’entre elles. Le prix de tous les vases qu’une de ces servantes casse demeure à sa charge. Lorsqu’elle veut passer d’une maison dans une autre, les maîtres de celle-ci lui donnent la somme dont elle est redevable ; elle la remet aux gens de la maison dont elle sort, et cette créance sur elle demeure aux autres (c’est-à-dire à ses nouveaux maîtres). La principale occupation de ces femmes à gage, c’est de filer le kanbar (voy. ci-dessus, p. 121).