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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

elles ne revêtent qu’un pagne, qui les couvre depuis le nombril jusqu’à terre ; le reste de leur corps demeure à découvert. C’est dans ce costume qu’elles se promènent dans les marchés et ailleurs. Lorsque je fus investi de la dignité de kâdhi dans ces îles, je fis des efforts pour mettre fin à cette coutume et ordonner aux femmes de se vêtir ; mais je ne pus y réussir. Aucune femme n’était admise près de moi pour une contestation, à moins qu’elle n’eût tout le corps couvert ; mais, à cela près, je n’obtins aucun pouvoir sur cet usage. Quelques femmes revêtent, outre le pagne, des chemises qui ont les manches courtes et larges. J’avais de jeunes esclaves dont l’habillement était le même que celui des habitantes de Dihly. Elles se couvraient la tête ; mais cela les défigurait plutôt que de les embellir, puisqu’elles n’y étaient pas habituées.

La parure des femmes des Maldives consiste en bracelets ; chacune en place un certain nombre à ses deux bras, de sorte que tout l’espace compris entre le poignet et le coude en est couvert. Ces bijoux sont d’argent ; les femmes seules