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VOYAGES

[texte arabe]

pour lui faire connaître ce qui était arrivé au cadeau ; mais je craignis qu’il ne cherchât des sujets de reproche dans ma conduite, et qu’il ne dît : « Pourquoi t’es-tu séparé du présent ? » Je résolus donc d’aller retrouver le sultan Djémâl eddîn Alhinaoury, et de rester près de lui jusqu’à ce que j’apprisse des nouvelles du cacam. Je retournai à Calicut, et j’y trouvai des vaisseaux du sultan de l’Inde, sur lesquels il avait expédié un émîr arabe, nommé le seyîd Abou’l Haçan. Ce personnage était un des berdédâr (du persan perdeh-dâr, chambellan), c’est-à-dire des principaux portiers. Le sultan l’avait fait partir avec des sommes d’argent, afin qu’il s’en servît pour enrôler autant d’Arabes qu’il pourrait, dans les territoires d’Hormuz et d’Alkathîf ; car ce prince a de l’affection pour les Arabes. J’allai trouver cet émîr, et le vis se disposant à passer l’hiver à Calicut, pour se rendre ensuite dans le pays des Arabes. Je tins conseil avec lui touchant mon retour près du sultan de l’Inde ; mais il n’y donna pas son assentiment. Je m’embarquai avec lui sur mer à Calicut. On était alors à la fin de la saison propre à ces voyages