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V


— Allons, ravale ta salive, fourre-toi les doigts dans le nez si tu veux, mais tais-toi ! — Trêve à la plaisanterie, la lutte va commencer, c’est moi que je suis Marseille, le seul Marseille, c’est moi que j’ai combattu, lors de la grande Exposition de 1867, dans l’arène de la rue Le Peletier, contre les plus fameux lutteurs de l’Europe, et aucun de ceux que j’ai tenus entre mes mains ne peut se vanter d’être resté debout, — et des compères, semés dans la foule, criaient : — Un gant ! passez-moi un gant ! — À qui ! à toi, petit ? — Oui, oui ! — Et la foule d’applaudir, de trépigner, de se précipiter dans la baraque. — Entrez ! entrez !