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de crimes inouïs. Je vois qu’il y a eu, dans tous les siècles, des prêtres déchus, qui ont osé commettre les divins forfaits ; mais, à l’heure présente, cela semble tout de même invraisemblable ; d’autant qu’on n’égorge plus des enfants, comme au temps de Barbe-Bleue et de l’abbé Guibourg !

— C’est-à-dire que la justice n’explore rien ou plutôt, que l’on n’assassine plus, mais que l’on tue des victimes désignées, par des moyens que la science officielle ignore ; ah ! si les confessionnaux pouvaient parler ! s’écria le sonneur.

— Mais enfin, à quel monde appartiennent les gens qui sont maintenant affiliés au Diable ?

— Aux supérieurs de missionnaires, aux confesseurs de communautés, aux prélats et aux abbesses ; à Rome où est le centre de la magie actuelle, aux plus hauts dignitaires, répondit des Hermies. Quant aux laïques, ils se recrutent dans les classes riches ; cela t’explique comment ces scandales sont étouffés, si toutefois la police les découvre !

Puis, admettons même qu’il n’y ait pas, avant les sacrifices au Diable, de préalables meurtres ; cela se peut dans certains cas ; l’on se borne sans doute à saigner des fœtus que l’on fait avorter lorsqu’ils sont mûris à point ; mais ceci n’est qu’un ragoût surérogatoire, qu’un piment ; la grande question, c’est de consacrer l’hostie et de la desti-