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dans les immondices de l’abbé Beccarelli, dans les abominations de Ségarelli de Parme qui, sous prétexte de se rendre enfant pour mieux symboliser l’amour simple et naïf du Paraclet, se faisait emmaillotter, coucher entre les bras d’une nourrice qu’il tétait, avant de se vautrer dans les bas-fonds !

— Mais enfin, dit Durtal, tout cela me semble peu clair. Si je vous comprends, l’Esprit Saint agira par une effusion en nous ; il nous transmuera, nous rénovera l’âme, par une sorte de purgation passive, pour parler la langue théologique.

— Oui, il doit nous purifier et l’âme et le corps.

— Comment le corps ?

— L’action du Paraclet, reprit l’astrologue, doit s’étendre au principe de la génération ; la vie divine doit sanctifier ces organes qui, dès lors, ne peuvent plus procréer que des êtres d’élection, exempts des boues originelles, des êtres qu’il ne sera plus nécessaire d’éprouver dans le fourneau de l’humiliation, comme dit la Bible. Telle était la doctrine du prophète Vintras, cet extraordinaire illettré qui a écrit de si solennelles et de si ardentes pages. Elle a été continuée, amplifiée, après sa mort, par son successeur, par le Dr Johannès.

— Mais alors c’est le Paradis terrestre ! s’écria des Hermies.