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moment fixé, je puis, sans que vous entriez en relations avec lui, vous faire assister à la cérémonie que vous désirez le plus connaître.

— À la Messe Noire ?

— Oui ; avant huit jours, Docre aura quitté Paris ; si vous le voyez, une fois avec moi, jamais plus après vous ne le reverrez. Conservez donc vos soirées libres pendant une huitaine ; quand l’instant sera venu, je vous ferai signe ; mais vous pouvez me remercier, mon ami, car pour vous être utile, j’enfreins les ordres de mon confesseur que je n’ose plus revoir et je me damne !

Il l’embrassa gentiment, la câlina, puis :

— C’est donc sérieux, c’est donc bien réellement un monstre que cet homme ?

— J’en ai peur ; — dans tous les cas, je ne souhaite de l’avoir pour ennemi à personne !

— Dame ! s’il envoûte les gens comme Gévingey !

— Certes, et je ne voudrais pas être à la place de l’astrologue.

— Vous y croyez donc ! — Voyons, comment opère-t-il, avec le sang des souris, les hachis ou les huiles ?

— Tiens, vous savez cela. — Il se sert, en effet, de ces substances ; il est même un des seuls qui puisse les manipuler, car l’on s’empoisonne fort bien avec ; il en est de même que des matières