Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/284

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour un motif ou pour un autre, ont cessé de plaire.

— Bien ; mais alors les vicaires et les autres abbés titulaires, qu’est-ce qu’ils font, s’ils se déchargent ainsi de leurs tâches sur le dos des autres ?

— Ils font l’ouvrage élégant et facile, celui qui ne réclame aucune charité, aucun effort ! Ils confessent les ouailles à falbalas, préparent au catéchisme les mômes propres, prêchent, jouent les rôles en vedette dans les cérémonies où, pour aguicher les fidèles, l’on déploie de théâtrales pompes ! À Paris, en sus des prêtres habitués, le clergé se divise ainsi : les prêtres hommes du monde et à l’aise ; ceux-là, on les place à la Madeleine, à Saint-roch, dans les églises dont la clientèle est riche, ils sont choyés, dînent en ville, passent leur vie dans les salons, ne pansent que les âmes agenouillées dans de la dentelle ; et les autres qui sont de bons employés de bureau, pour la plupart, mais qui n’ont ni l’éducation, ni la fortune nécessaires pour assister les défaillances des désœuvrées ; ceux-là vivent plus à l’écart et ne fréquentent que les petits bourgeois ; ils se consolent de leur vulgarité entre eux en jouant aux cartes ou en lâchant volontiers des lieux communs et des farces scatologiques au dessert !

— Voyons, des Hermies, dit Carthaix, vous allez trop loin ; car enfin j’ai la prétention, moi