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— Bah ! le chanoine Docre, pour l’appeler par son nom, ne peut rien contre nous. J’avoue même que je ne comprends pas bien la terreur qu’il inspire ; mais laissons cela ; je voudrais qu’avant de nous occuper de cet homme, Durtal vît notre ami Gévingey, celui qui paraît le connaître le mieux et le plus à fond.

Une conversation avec lui simplifierait singulièrement les explications que je pourrais ajouter sur le Satanisme, surtout sur les vénéfices et le succubat. Voyons, voulez-vous que nous l’invitions à dîner ici ?

Carhaix se gratta la tête, puis vida la cendre de sa pipe sur son ongle.

— C’est que, dit-il, nous sommes un peu en désaccord ensemble.

— Tiens, pourquoi ?

— Oh ! pas pour des choses graves ; j’ai interrompu ses expériences, ici même, un jour ; mais versez-vous donc un petit verre, Monsieur Durtal, et vous, des Hermies, vous ne buvez pas ; et, tandis qu’en allumant des cigarettes, tous deux flûtaient quelques gouttes d’un cognac à peu près probe, Carhaix reprit :

— Gévingey qui, bien qu’astrologue, est un bon chrétien et un brave homme que je reverrais avec plaisir du reste, a voulu consulter mes cloches.

Ça vous étonne, mais c’est ainsi ; les cloches