Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/435

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouva dans un vestibule, juste en face de sa cellule.

— Je ne croyais pas, dit-il, habiter si près de vous !

— Cette maison est un véritable labyrinthe - mais M. Bruno va vous conduire à la bibliothèque où le père prieur vous attend, car, moi, il faut que j’aille à mes affaires. A tout à l’heure, reprit-il, en souriant.

La bibliothèque était située de l’autre côté de l’escalier par lequel Durtal accédait à sa chambre. Elle était grande, garnie de rayons du haut en bas, occupée au milieu par une sorte de table comptoir sous laquelle s’étageaient encore des rangées de livres.

Le P. Maximin dit à Durtal :

— Nous ne sommes pas bien riches, mais enfin nous possédons des instruments de travail assez complets sur la théologie et la monographie des cloîtres.

— Vous avez des volumes superbes, s’écria Durtal qui regardait de magnifiques in-folio reliés dans de splendides reliures aux armes.

— Tenez, voici les œuvres de saint Bernard en une belle édition, et le moine présenta à Durtal d’énormes textuaires imprimés avec des caractères graves, sur papier sonore.

— Quand je pense que je m’étais promis de savourer saint Bernard, dans cette abbaye même qu’il a fondée, et me voici à la veille de mon départ et je n’ai rien lu.

— Vous ne connaissez pas ses ouvrages ?

— Si, des morceaux épars de ses sermons et de ses lettres ; j’ai parcouru des selectæ médiocres de ses œuvres, mais c’est tout.

— Il est notre maître par excellence ici, mais il n’est