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tronçons séparés par un verset et une moitié d’antienne.

Et après cette prière c’était encore le cantique de ce Siméon qui, dès qu’il eût vu le Messie, désira mourir. Ce « Nunc dimittis » que l’Eglise a incorporé dans les complies, pour nous stimuler à nous réviser, le soir — car nul ne sait s’il se réveillera, le lendemain, — était enlevé par toute la maîtrise qui alternait avec les répons de l’orgue.

Enfin, pour terminer cet office de ville assiégée, pour prendre ses dernières dispositions et tenter de reposer à l’abri d’un coup de main, en paix, l’Eglise édifiait encore quelques oraisons et plaçait ses paroisses sous la tutelle de la Vierge dont elle chantait une des quatre antiennes qui se succèdent, suivant le Propre.

Les Complies sont évidemment à la Trappe moins solennelles, moins intéressantes même qu’à Saint-Sulpice, conclut Durtal, car le bréviaire monastique est par extraordinaire moins complet pour cet office que le bréviaire romain. Quant aux Vêpres du dimanche, je suis curieux de les entendre, ici.

Et il les entendit ; mais elles ne différaient guère des Vêpres adoptées par les Bénédictines de la rue Monsieur ; elles étaient plus massives, plus graves, plus romanes, si l’on peut dire, car, forcément les voix de femmes les effilent en lancettes, les ogivent, les modulent, en quelque sorte, dans le style gothique, mais les airs grégoriens étaient les mêmes.

Par contre, elles ne ressemblaient en rien à celles de Saint-Sulpice, dont les sauces modernes sophistiquent les essences mêmes des plains-chants. Seulement le Magnificat de la Trappe, abrupt et d’un éclat sec, ne valait