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pendant quelques jours, une telle révolte de ce servage, qu’il se hissa hors de l’égout et reprit pied.

Alors il parvint à se récupérer, à se réunir, et il se vomit. Il avait un peu délaissé, pendant cette crise, l’abbé Gévresin auquel il n’osait avouer ces turpitudes ; mais, présageant, à certains indices, de nouvelles attaques, il s’apeura et s’en fut le voir.

Il lui expliqua ses crises, à mots couverts ; et il se sentait si désarmé, si triste, que les larmes lui venaient aux yeux.

— Eh bien ! êtes-vous sûr maintenant de l’avoir, ce repentir que vous m’assuriez ne pas éprouver jusqu’ici ? dit l’abbé.

— Oui, mais à quoi bon ? Lorsqu’on est si faible que, malgré tous ses efforts, l’on est certain d’être culbuté au premier assaut !

— Ceci, c’est une autre question. — Allons, je vois que vous vous êtes au moins défendu et qu’à l’heure actuelle vous vous trouvez, en effet, dans un état de fatigue qui exige une aide.

Rassurez-vous donc ; allez en paix et péchez moins ; la plus grande part de vos tentations va vous être remise ; vous pourrez, si vous le voulez bien, supporter le reste ; seulement, faites attention, si vous succombez désormais, vous serez sans excuse et je ne réponds pas alors qu’au lieu de s’améliorer, votre situation ne s’aggrave..

Et comme Durtal, stupéfié, balbutiait : vous croyez…

— Je crois, fit le prêtre, à la substitution mystique dont je vous ai parlé ; vous l’expérimenterez sur vous-même d’ailleurs ; des saintes vont, pour vous secourir, entrer en lice ; elles prendront le surplus des assauts