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— Vous n’avez pas le droit de parler ainsi, car la vertu du Sacrement est formelle ; l’homme qui a communié n’est plus seul. Il est armé contre les autres et défendu contre lui-même ; et se croisant les bras devant Durtal, il s’exclama :

— Perdre son âme pour le plaisir de projeter un peu de boue hors de soi, car c’est cela votre amour humain ! Quelle démence ! — Et depuis le temps que vous vous réprouvez, cela ne vous dégoûte point ?

— Si, je me dégoûte — mais après que mes porcheries sont satisfaites. — Si seulement je pouvais arriver au vrai repentir…

— Soyez tranquille, fit l’abbé qui se rassit, vous l’avez…

Et voyant que Durtal hochait la tête.

— Rappelez-vous ce que dit Sainte Térèse : « une peine des commençants, c’est de ne pouvoir reconnaître s’ils ont un vrai repentir de leurs fautes ; ils l’ont pourtant et la preuve en est de leur résolution si sincère de servir Dieu ». Méditez cette phrase, elle s’applique à vous, car cette répulsion de vos péchés qui vous excède témoigne de vos regrets et vous avez le désir de servir le Seigneur, puisque vous vous débattez, en somme, pour aller à lui.

Il y eut un instant de silence.

— Enfin, Monsieur L’abbé, que me conseillez-vous ?

— Je vous recommande de prier chez vous, à l’église, le plus que vous pourrez, partout. Je ne vous prescris aucun remède religieux, je vous invite tout bonnement à mettre à profit quelques préceptes d’hygiène pieuse ; nous verrons après.