Page:Huysmans - En rade.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

me donner un coup de main, en attendant que Norine et François arrivent.

Louise fit un signe à son mari, puis : Je vous suis, dit-elle, allez devant que je m’habille.

En route, Jacques ne put s’empêcher de rire, en contemplant la figure de l’oncle, variolée de points noirs.

— Ah çà, qu’avez-vous sur le visage ?

Le vieux cracha dans sa main, se la frotta sur les joues et l’examina.

— Ben, c’est des chiures ! j’ai dormi la nuit dans l’étable, et, vrai, y en a, mon neveu, des mouches près du bestial !

Et il hâta le pas, arquant ses courtes jambes, rognonnant tout seul, râpant ses doigts sur la brosse de son menton, puis se grattant la tête sous son bonnet jambonné par les crasses.

Quand il ouvrit la porte de l’étable, Jacques vacilla. Une corrosive touffeur d’alcali traversée par des milliers de mouches lui perça la vue d’aiguilles et lui térébra de sifflements ronds les ouïes. L’étable, mal éclairée par une lucarne, était trop petite pour contenir ses quatre vaches, serrées, les unes contre les autres, sur des litières empoicrées par d’excrémentielles tartes.

— Ma piauvre Lizarde ! ma piauvre bête ! gémissait le père Antoine, en s’approchant de celle qui