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bouffis, soufflant de leurs joues gonflées, à chacun des points cardinaux ; qu’étaient devenus la table en bois d’amarante et de rose, les meubles contournés aux sabots dorés à l’or moulu et aux pieds tors ?

Comme les prés, comme les bois maintenant dépecés par les paysans, ils avaient sans doute disparu dans la bourrasque des pillages et des ventes !

— Allons, en voilà assez, soupira-t-il, en refermant la porte ; ma femme a raison ; dans cet immense château, un seul endroit vit.

Il retrouva le couloir de dégagement et, une fois de retour dans l’escalier, il gagna les combles. Il n’eut point le courage de se promener dans les mansardes. Il se contenta d’entre-bâiller une porte, vit le ciel surgissant par des trous non bouchés de tuiles, et redescendit, s’imaginant, par comparaison, que la pièce choisie par Louise était charmante.

Mais cette impression ne dura guère ; elle s’évanouit dès qu’il s’approcha de la fenêtre. Cette croisée s’éclairait sur le derrière du château devant le bois noir, mangé de lierre. Il sentit un frisson lui friper le dos et il se dirigea vers la cour.

Il rôda encore autour du château, cherchant si, par des fermetures solides, il pourrait se mettre