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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

cela qui compte, le livre, la chose faite bravement, simplement, honnêtement !



M. ABEL HERMANT


L’enfant chéri du Naturalisme, ce transfuge de l’École normale qui fut singulièrement choyé, justement on pourrait croire, pour ses délicatesses de nature si différentes des brutalités voulues et alors exubérantes de l’École à son apogée. Dès ses débuts, en effet, il fut accueilli avec une tendresse spéciale par M. de Goncourt et M. Zola. Le Cavalier Miserey qui souleva tant de tempêtes, la Surintendante, une curieuse et pénétrante étude du monde parisien, dernièrement Amour de Tête, qui est une très subtile psychologie, sont des titres qui lui ont valu de mériter la prédilection dont les maîtres l’accueillirent tout d’abord.

J’ai reçu de lui la lettre suivante :

« Moscou, 22 mai 1891.
« Monsieur et cher confrère,

« Vous avez bien voulu m’écrire pour me demander mon sentiment sur l’Évolution littéraire contemporaine. Pardonnez-moi de vous avoir fait attendre ma