Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
25
sur le Commerce.

étrangeres des denrées & des marchandises trop abondantes dans certains pays, tandis que le sol & le climat les refusent à d’autres, ils acquierent en même tems des richesses & de nouveaux plaisirs. Leur industrie étant une fois réveillée, ils perfectionnent tous les objets du commerce, tant intérieur qu’étranger, & c’est peut-être le principal avantage que retirent les nations de leurs liaisons réciproques. Le commerce étranger, rendant les peuples laborieux, d’indolens qu’ils étoient auparavant, offre, à ceux qui possedent des richesses & qui cherchent à satisfaire leur vanité, des objets de luxe dont ils n’avoient pas précédemment l’idée, & il fait naître en eux le desir de vivre avec plus de faste que leurs ancêtres. Dans ce premier mouvement de la nation, le petit nombre des négocians qui commercent avec les étrangers font des profits immenses, & deviennent bientôt aussi riches que l’ancienne noblesse. Leur exemple excite dans tous les cœurs le desir des richesses ; & la facilité d’en acquérir par le commerce, engage un grand nombre de