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Moraux et Politiques

tesse pour politesse. Ils savent fort bien que la même chaleur qui attire à leur partie adverse le nom de zélés patriotes ne leur attireroit que celui de gens sans pudeur & de vils mercenaires.

Dans toutes sortes de controverses, on peut remarquer, abstraction faite du fonds des choses, que les défenseurs de l’opinion qui est en vogue, ont le ton plus dur & le style plus impérieux que leurs adversaires. C’est que ceux-ci, pour adoucir les préjugés qu’il peut y avoir contre eux, affectent de paroître souples, polis & modestes. Voyez la conduite de nos esprits-forts de toute espece, soit qu’ils s’élèvent contre toute révélation, soit qu’ils ne s’opposent qu’à la domination & au pouvoir excessif du clergé, celle de Collins ou de Tyndal, ou bien celle de Fosser & de Hoadley, vous leur trouverez de la modestie & de bonnes manieres ; au-lieu que leurs antagonistes ne respirent que fureur, & sont de très-mauvais plaisans.

Dans la fameuse dispute sur les anciens & les modernes, agitée parmi les beaux es-