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Examen.

Mais Tacite en particulier savoit que les Juifs ne reconnoissoient qu’un seul Dieu, & ne l’adoroient qu’en esprit : il savoit qu’ils ne souffroient aucun simulacre dans leurs villes ; & encore moins dans leurs temples[1]. Il est : vrai que par un travers inconcevable le même Tacite, au même livre de ses histoires, dit que les Juifs ont placé la figure d’un âne dans leur sanctuaire, en reconnoissance de ce qu’une troupe de ces animaux les avoient conduits à des fontaines, lorsqu’errans avec Moyse dans les déserts ils risquoient de périr de soif.

Cela ne prouveroit pas à la vérité que Tacite ait taxé les Juifs d’avoir adoré cet animal, & encore moins qu’il ait confondu leur religion avec celle des Egyptiens. Cependant il faut avouer que les plus sages

  1. Judæi mense solâ, unumque numen intteigunt. Profanos qui Deûm imagines mortalibus materiis in species hominum effingunt. Summum illud, & æternum, neque mutabile, neque moriturum. Igitur nulla simulacra urbibus suis, nedum templis sunt. Non regibus hæc adulatio, non Cæsaribus honor. Hist. lib. V.