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De l’Histoire naturelle.

parlé, ne fussent du judaïsme mêlé avec la doctrine mystique des prêtres de l’Egypte : mais alors la remarque de M. Hume porteroit encore à faux ; car c’est l’idolâtrie égyptienne qu’il prétend avoir été confondue avec le culte des Juifs.

Il n’y eut jamais deux religions plus opposées. Tout le culte mosaïque paroît n’avoir été institué qu’à la dérision du culte égyptien, ou plutôt pour le faire détester. Le bœuf devant lequel l’Egypte fléchissoit les génoux ; les Juifs l’offroient en sacrifice : ils mangeoient le bélier ou l’agneau pascal à l’équinoxe du printems, le jour même que les Egyptiens le portoient en triomphe dans une solemnelle procession ; & ils le mangeoient pour se souvenir de la grâce que Dieu leur avait faite en les tirant de ce pays idolâtre. On sait que sous le second temple les Juifs ne se sont plus rendus coupables d’idolâtrie, & que depuis lors jusques à nos jours il n’en est pas resté la moindre trace parmi eux. C’étoit donc une sagesse bien étrange que celle de ces sages payens, qui confondoient le théïsme le plus pur avec la plus crasse & la plus brutale des superstitions.