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De l’Histoire naturelle.

l’air ; le moindre soufle l’emporte & la détruit.

Y a-t-il un seul exemple d’une nation, d’une société, d’un particulier qui par ce chemin-là soit arrivé aux principes du théïsme ? Est-ce ainsi que se forma le théïsme des anciens philosophes ? celui des chrétiens ? celui des Juifs ? M. Hume n’oseroit l’affirmer ; cependant il fait, par rapport au théïsme judaïque, une insinuation oblique & entortillée, qui semble tendre à le rapprocher de son idée.

Après avoir dit que le ravisseur d’Europe est devenu, par degrés, le optimus maximus du monde payen, il ajoute que c’est ainsi qu’une bonne partie de la populace juive ne paroît avoir regardé le vrai Dieu que comme une divinité nationale.

On ne voit pas trop à quoi cela peut aboutir. Où est la comparaison ? Jupiter s’est élevé, dans l’esprit des payens, au premier rang : Dieu s’est dégradé, dans l’esprit des Juifs, à un rang subalterne : d’un côté il y auroit une amélioration du polythéïsme, de l’autre une corruption du théïsme ; cela