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De La Religion.

nous mettent en état de nous élever jusqu’à l’origine du systême universel, l’idée d’une cause intelligente vient nous frapper avec une évidence qui porte conviction. Les desseins uniformes qui se font remarquer dans toute la structure de l’univers nous conduisent, si non nécessairement, du moins naturellement à concevoir cette cause comme unique & individuelle ; il n’y a que des préjugés d’éducation qui puissent étouffer en nous un sentiment aussi raisonnable. Les événemens mêmes, dans lesquels la nature semble se contrarier, prouvent un plan suivi, parce qu’on découvre ces événemens partout : tout annonce la même intention, quelque inexplicable. & incompréhensible qu’elle soit.

Les biens & les maux, le bonheur & la misere, la sagesse & la folie, la vertu & le vice, tout cela est mêlé & confondu. Rien n’est pur sans alliage : tout avantage a ses inconvénient : il se fait une compensation générale entre toutes les conditions & tous les états. Dans nos vœux les plus chi-