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et militaire, ayant un chevalier pour évêque et pour prince, un couvent pour caserne, la mer pour champ, une île pour abri, une galère pour arme, la chrétienté pour patrie, le christianisme pour client, la guerre pour moyen, la civilisation pour but.

Dans cette énumération des républiques nous omettons les infiniment petits du monde politique ; nous ne citons ni Andorre, ni San-Marino. L’histoire n’est pas un microscope.

Comme on vient de le voir, les deux grands trônes électifs s’appelaient Saints. Le Saint-Siège, le Saint-Empire.

La première des républiques, Venise, était un état de second ordre. Dans Venise, le doge était considéré comme personne privée et n’avait rang que de simple duc souverain ; hors de Venise, le doge était considéré comme personne publique, il représentait la république même et prenait place parmi les têtes couronnées. Il est remarquable qu’il n’y avait pas de république parmi les puissances de premier ordre, mais qu’il y avait deux monarchies électives, Rome et l’empire. Il est remarquable qu’il n’y avait point de monarchies électives parmi les états de troisième et de quatrième rang, mais qu’il y avait cinq républiques, Malte, Gênes, Lucques, Raguse, Genève.

Les cinq monarques électifs étaient tous limités, le pape par le sacré collège et les conciles, l’empereur par les électeurs et les diètes, le roi de Danemark par les cinq ordres du royaume, le roi de Hongrie par le palatin, qui jugeait le roi lorsque le peuple l’accusait, le roi de Pologne par les palatins, les grands châtelains et les nonces terrestres. En effet, qui dit élection dit condition.

Les douze monarchies héréditaires, les petites comme les grandes, étaient absolues, à l’exception du roi de la Grande-Bretagne, limité par les deux chambres du parlement, et du roi de Suède, dont le trône avait été électif jusqu’à Gustave Wasa, et qui était limité par ses douze conseillers, par les vicomtes des territoires et par la bourgeoisie presque souveraine de Stockholm. À ces deux princes on pourrait jusqu’à un certain point ajouter le roi de France, qui avait à compter, fort rarement, il est vrai, avec les états généraux, et un peu plus souvent avec les