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Don Ruy Gomez, se redressant.

Altesse, les Silva sont loyaux…

Don Carlos, l’interrompant.

Altesse, les Silva sont loyaux…Sans détours
Réponds, duc, ou je fais raser tes onze tours !
De l’incendie éteint il reste une étincelle,
Des bandits morts il reste un chef. — Qui le recèle ?
C’est toi ! Ce Hernani, rebelle empoisonneur,
Ici, dans ton château, tu le caches !

Don Ruy Gomez.

Ici, dans ton château, tu le caches !Seigneur,
C’est vrai.

Don Carlos.

C’est vrai.Fort bien. Je veux sa tête, — ou bien la tienne.
Entends-tu, mon cousin ?

Don Ruy Gomez, s’inclinant.

Entends-tu, mon cousin ?Mais qu’à cela ne tienne !
Vous serez satisfait.

Doña Sol se cache la tête dans ses mains et tombe sur un fauteuil.
Don Carlos, radouci.

Vous serez satisfait.Ah ! Tu t’amendes. — Va
Chercher mon prisonnier.

Le duc croise les bras, baisse la tête et reste quelques moments rêveur. Le roi et doña Sol l’observent en silence et agités d’émotions contraires. Enfin le duc relève son front, va au roi, lui prend la main, et le mène à pas lents devant le plus ancien des portraits, celui qui commence la galerie à droite.
Don Ruy Gomez, montrant au roi le vieux portrait.

Chercher mon prisonnier.Celui-ci des Silva
C’est l’aîné, c’est l’aïeul, l’ancêtre, le grand homme !
Don Silvius, qui fut trois fois consul de Rome.

Passant au portrait suivant.
Voici don Galceran de Silva, l’autre Cid !