Je le vis, votre aïeul. Hélas ! seul je surnage
D’un siècle tout entier. Tout est mort à présent.
C’était un empereur magnifique et puissant.
Rome est pour moi.
Le pape veut ravoir la Sicile, que j’ai,
Un empereur ne peut posséder la Sicile,
Il me fait empereur ; alors, en fils docile.
Je lui rends Naple. Ayons l’aigle, et puis nous verrons
Si je lui laisserai rogner les ailerons.
Qu’avec joie il verrait, ce vétéran du trône,
Votre front déjà large aller à sa couronne !
Ah ! seigneur, avec vous nous le pleurerons bien,
Cet empereur très grand, très bon et très chrétien !
Le saint-père est adroit. — Qu’est-ce que la Sicile ?
C’est une île qui pend à mon royaume, une île,
Une pièce, un haillon, qui, tout déchiqueté,
Tient à peine à l’Espagne et qui traîne à côté.
— Que ferez-vous, mon fils, de cette île bossue
Au monde impérial au bout d’un fil cousue ?
Votre empire est mal fait ; vite, venez ici,
Des ciseaux ! et coupons ! — Très saint-père, merci !