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Don Garci.

Et fait bien ! on ne vit jamais noce aux flambeaux
Plus gaie, et nuit plus douce, et mariés plus beaux !

Don Matias.

Bon empereur !

Don Sancho.

Bon empereur !Marquis, certain soir qu’à la brune
Nous allions avec lui tous deux cherchant fortune,
Qui nous eût dit qu’un jour tout finirait ainsi ?

Don Ricardo, l’interrompant.

J’en étais.
Aux autres.
J’en étais.Écoutez l’histoire que voici.
Trois galants, un bandit que l’échafaud réclame,
Puis un duc, puis un roi, d’un même cœur de femme
Font le siège à la fois. L’assaut donné, qui l’a ?
C’est le bandit.

Don Francisco.

C’est le bandit.Mais rien que de simple en cela.
L’amour et la fortune, ailleurs comme en Espagne,
Sont jeux de dés pipés. C’est le voleur qui gagne !

Don Ricardo.

Moi, j’ai fait ma fortune à voir faire l’amour.
D’abord comte, puis grand, puis alcade de cour,
J’ai fort bien employé mon temps, sans qu’on s’en doute.

Don Sancho.

Le secret de monsieur, c’est d’être sur la route
Du roi…

Don Ricardo.

Du roi…Faisant valoir mes droits, mes actions.